Un coup tu me vois, un coup tu me vois pu (terminée)

Scotty Wilder

"Scotty Wilder était... un de mes élèves. Pas le plus brillant et surtout pas le plus motivé mais... il était motivé par d'autres choses. C'était un adolescent, un garçon. J'en sais assez sur les changements qui opèrent à cet âge pour comprendre d'où il vient. Mais chez lui, les hormones ont été plus forts que la raison..." - extrait du témoignage de madame Sanchez, professeure de science en retraite anticipée.

Ah, madame Sanchez. Je m'en souviens comme si c'était hier. Vous avez entendu ce qu'elle a dit ? "Pas le plus brillant, pas le plus motivé" ... Pfeuh ! Qu'est-ce qu'elle en sait ? Si j'avais pas de motivation, je serais pas un "agent du gouvernement" à l'heure qu'il est haha !

Ce qui se dit de moi est totalement vrai, oh ouais. Je suis un sale type qui n'a qu'une chose en tête : les nanas. C'est ma nature, je suis un chasseur ! Eux ils préfèrent le terme "prédateur", c'est plutôt flatteur je trouve. Vous l'aurez compris, quand on parle de Scotty Wilder aka La Main Baladeuse, on ne peut QUE parler de femmes. Je les aime de toutes les formes, de toutes les tailles et de toutes les couleurs, ces p'tites créatures font mon bonheur dans 99% des cas. Le 1% restant, c'est quand elles essaient de me couper les bijoux de famille. Si si, c'est arrivé. Catégorisé comme un criminel sexuel dangereux, je plaide coupable votre honneur. Dans la vie, j'pense qu'il faut forcer un peu le destin si on veut pas seulement le subir. On dit dans les journaux que je suis un perturbé, que tout ça remonte à mon enfance difficile et tout mais je crois pas, moi. J'ai pas l'impression d'être malade. Ce que je fais paraît horrible mais ça me fait du bien alors ça peut pas être aussi mauvais que ça, si ? Peut-être qu'ils ont raison et que je suis vraiment chtarbé ... Peut-être pas.

Moi, je crois au libre-arbitre. Nous les humains, nous avons toujours eu la chance de pouvoir faire ce qu'on veut, pour peu qu'on ose le faire. Et moi, pendant trop longtemps j'ai cherché à m'ignorer. J'ai voulu me brider et toute la frustration a dû s'amasser jusqu'au point de rupture. J'aime pouvoir agir comme bon me semble, j'ai horreur de la contrainte, des règles et des lois. De ce fait, je suis le parfait opposant au gouvernement. Ca me fait chier au plus haut point de devoir bosser pour eux d'ailleurs. Je rate jamais une occasion de le leur faire savoir. Loin d'être un hypocrite ou un menteur, je crache ouvertement sur ce que j'aime pas. J'ai pas froid aux yeux on dirait, j'aurais craché à la gueule de Batman si le pauvre vieux était encore en vie. Faut dire que souffrir, je connais. Un p'tit garçon abandonné et négligé, j'ai une tolérance incroyable à ce qui ferait pleurer un autre. Là encore, les spécialistes ont un autre terme pompeux, ils appellent ça le cynisme et dans d'autres bouquins ils me traitent de nihiliste.. C'est du charabia dans les deux cas pour moi. Je suis un électron libre ! Là, voilà, j'ai simplifié ! D'ailleurs si j'étais vraiment fou comme ils l'affirment, je me serais pas imposé une certaine limite, un certain code qui m'interdit notamment d'avoir des vues sur une gosse ! Si ça c'est pas un criminel responsable !

J'ai comme qui dirait gardé mon âme d'enfant malgré mon parcours pas très sympathique. On me dit dans l'oreillette que je suis un vrai moulin à paroles et que je dois connaître plus de milles blagues de merde... ... Hey !
C'est pas faux, j'aime beaucoup parler; à mes amis, à mes ennemis, aux inconnus.. Maman serait tellement pas contente. Je parle tellement qu'il m'arrive de me parler à moi-même. Tout le monde fait ça non ? On a toujours besoin de l'avis d'un expert avant de se lancer dans une nouvelle connerie ! Cette langue pendue c'est un peu une arme à double tranchant pour moi. Pour quelqu'un qu'on n'est pas censé voir, qu'est-ce qu'on m'entend ! J'aime bavarder de tout et de rien, surtout avec les filles - vous l'avez pas vu venir celle-là ! C'est sûr que j'ai pas beaucoup de tact et que j'aime y aller cash mais je peux faire mon poète parfois. J'adore amuser la galerie, d'ailleurs au départ j'étais qu'un p'tit prankster de rien du tout. "Femme qui rit à moitié dans ton lit" comme on dit, et moi j'ai pas besoin de l'autre moitié. En tout cas on peut compter sur moi pour mettre de l'ambiance dans une assemblée. Même si mes blagues sont pas au goût de tout le monde, je suis toujours le plus optimiste et le plus joyeux de la bande !

Ceux qui pensent que je suis un bon à rien n'ont rien compris. Il faut avoir une détermination monstrueuse pour finir à Arkham ! J'ai dû suer sang et eau pour atteindre ce niveau de non-reconnaissance ! Quelque part, je suis sûr que j'ai des admirateurs secrets. Ou pas, mais moi je sus fier de moi. J'avais un désir et j'ai tout investi pour l'assouvir encore et encore, que ma vie soit faite de plaisir et pas de regrets. Mon ambition est dépravée mais ça reste de l'ambition, seul dieu pourra me juger cocotte. En plus, cette connasse de prof' de SVT a insulté mon intelligence ! Elle sait pas qu'il faut un cerveau gros comme ça pour élaborer des stratégies comme les miennes ! Je suis un fin observateur et un gros opportuniste, je sais attendre le moment idéal pour passer à l'action ! Il aura fallu que James Gordon lui-même se penche sur mon cas et m'envoie la chauve-souris pour m'arrêter, le commun des bouseux de Gotham n'aurait pas réussi ! Alors un peu de respect !

En parlant de respect, j'en ai beaucoup pour ce Nyx qui aura foutu la merde dans le pays en tapotant sur son clavier. Je peux que m'incliner devant un tel génie. Il a réussi à exposer des dizaines et des dizaines d'identités... La mienne y compris. C'est après son coup de maître que Sanchez a tout raconté. C'est un peu grâce à lui si je suis célèbre, non ? J'aimerais bien le rencontrer et lui payer un verre à ce cochon ! En tant qu'espion, le trafic d'informations ça me parle. Du coup je me rends bien compte de la puissance de ce type. J'me demande bien pourquoi il s'est pas mis à les vendre ces infos, il se serait fait un paquet de fric peut-être même plus que monsieur Wayne haha. Paix à son âme, tchin-tchin !
Même si j'aurais pas la prétention de recréer le travail de Nyx, moi aussi j'aime fourrer mon nez dans les affaires qui ne sont pas les miennes. On dit souvent que je pose trop de questions et que je suis un fouineur. C'est plus fort que moi, j'aime ce qu'on cache et même si de base je parle de petites culottes, avec le temps ça s'est étendu aux secrets. C'est peut-être pour ça que personne veut être pote avec moi ...

Et puis de toute façon j'm'en fous. Je suis mieux solo. La Suicide Squad c'est des collègues c'est tout. Le requin est tout choubidou c'est vrai, mais je vous le PROMETS, j'ai jamais fantasmé sur Wallers.. Jamais.. ! Bon ok, peut-être un peu au début...
J'aime bien faire l'asocial mais en vérité j'aime bien la compagnie, ça me dynamise. Et puis comme je suis une bonne pâte, je peux potentiellement m'entendre avec tout le monde pourvu qu'ils me laissent les donzelles !

Ah, ma partie préférée ! Franchement si je devais me décrire à l'heure actuelle, je saurais foutrement pas quoi dire. Je sais que je suis chauve, les produits qui m'ont rendu invisible les ont fait tomber à jamais. Mais sinon, je peux que me baser sur ce que j'étais avant. Mes yeux devraient pas avoir changé de couleur quoique c'est encore possible avec toutes ces conneries chimiques, ils devraient être bleus en tout cas. Je mesure un mètre soixante-quinze pour environ soixante-six kilos, je suis pas bedonnant ni bien musclé mais j'ai la forme quoi.
Pour qu'on puisse me voir, je m'enroule de la tête aux pieds dans des bandages spéciaux conçus pour être résistants. Ils permettent de rendre visible ma silhouette et mon crâne d'oeuf. Il arrive que je porte des lentilles de contact noires pour faire genre que ce sont mes yeux ou des lunettes de soleil, sinon ils seraient tout aussi invisibles que le reste et ça ferait trop flipper. Me demandez pas comment je fais pour aller aux toilettes, par pitié.

Puisque je peux difficilement prendre soin de mon apparence, au moins je soigne mon look. Moi j'adore les costumes bien classes, ça fait professionnel. Je porte une veste verte kaki et un pantalon de la même couleur par-dessus une chemise noire, elle-même agrémentée d'une cravate blanche. Je porte des chaussures noires semblables à des chaussons de ninja, pour pas faire trop de bruit quand je me déplace. Sortez couverts, moi je sors toujours avec Dokuzetsu mon katana accroché à la ceinture. Son manche blanc décoré de losanges bordeaux dépasse de son fourreau en bois, amarré par une cordelette rouge.

Quand je suis en mode décontracté et que j'ai pas besoin d'être sur mon 31, je laisse tomber le costume mais pas les bandages, je mets à la limite un poncho grisonnant mais quand je veux vraiment être à l'aise, je me promène en mode momie sans rien par-dessus. Au moins je suis pas à poil ! Puisqu'on peut pas décrire grand chose de mon physique, laissez moi au moins vous parler de ma belle voix. Une voix perfide et un peu aigüe, la voix parfaite qu'on attribuerait à un rat au grand nez. Mon rire moqueur est signature, puisque j'aime bien caqueter à tout moment de la journée. Dans mon attitude, on peut ressentir ma nonchalance à des kilomètres. Une main dans la poche, les épaules tombantes, j'aime avoir l'air cool. Décontracte. Je peux avoir des manies de gestuelles quand je parle histoire de faire plus expressif, surtout quand je suis en train de me payer votre tête. Assez tactile, je vais me pencher sur votre épaule plus d'une fois, ce qui devient un mauvais signe si vous êtes une femme !

Mon truc à moi, c'est la discrétion. Tout ce qui dit infiltration (et exfiltration !), espionnage, vols, bref, tant qu'on a besoin de faire profil bas, j'suis votre homme. En tant que méta-humain, je possède des pouvoirs surnaturels suite à une p'tite bourde "professionnelle". Je bénéficie d'un bon entraînement, intensif et tout mais je garde mes limites humaines dans une certaine mesure. Si ça peut blesser un humain, alors ça peut me blesser aussi.

- Invisibilité : Je suis devenu invisible de façon permanente. C'est à dire qu'on ne peut pas me voir à l'oeil nu, plutôt simple non ? Évidemment, on peut me détecter autrement mais ça c'est une autre histoire. Avec l'entraînement, j'ai appris à transmettre mon invisibilité aux objets et aux gens que je touche, mais c'est plus chiant à faire que pour moi. Le truc c'est qu'ils ne restent pas invisibles indéfiniment et j'dois donc les toucher encore pour prolonger l'effet.

- Expert en Opérations Secrètes : Je suis un pro quand il s'agit de se faire discret. Au long de ma vie et surtout depuis que j'ai mes pouvoirs, je passe mon temps à m'entraîner d'arrache-pied pour qu'on ne me choppe pas. J'ai développé mon propre style de combat et j'ai perfectionné l'art de la discrétion jusqu'à en faire une véritable seconde nature. J'ai un talent inné pour écouter aux portes, chaparder des trucs et tout ça, un talent taillé en arme grâce à l'entrainement. La pratique m'a permis d'atteindre un niveau de forme physique élevé, dans la limite de ce que permet le corps humain.

- Maîtrise des Armes Blanches : Mes armes de prédilection sont celles qui coupent et qui tranchent. Je me balade notamment avec mon fidèle katana, Dokuzetsu (Langue de Vipère) avec lequel je pratique depuis plus de 10 ans. Je suis tout aussi habile avec les couteaux de lancer. que je peux mettre dans le mille à environ 5m quand même. Par contre me demandez pas pourquoi je suis une bille quand il s'agit de viser avec une arme à feu, les mystères de la vie !

Bon je sais que j'ai l'air super cool comme ça mais je le répète, je reste un humain, visible ou non. J'aime pas en parler mais je suis loin d'être entièrement indétectable. Même si je fais super attention, je peux encore laisser des indications sur ma position qui peuvent être relevées par quelqu'un d'attentif (bruits et traces de pas, mouvements de l'air ou de l'eau, ...) Je peux potentiellement être repéré par des pouvoirs sensoriels qui dépassent mon invisibilité, je serais détecté par une vision thermique par exemple à moins de faire comme dans ce vieux film avec un chasseur extraterrestre où ils se couvrent de boue, c'était cool ça. On ne me voit pas mais on peut aussi me toucher, versez moi un pot de peinture ou un sac de farine et je serais beaucoup plus facile à repérer !

Mes pouvoirs ne sont pas très gourmands en énergie surtout que ma propre invisibilité est permanente, je peux la transmettre à ma tenue et à mes objets sans efforts cependant je dois faire gaffe quand je la transmets à d'autres personnes ! Je ne peux pas dissimuler plus de 3 personnes qui font en moyenne ma taille. Une personne plus imposante prendrait la place de 2 personnes voire des 3 si c'est quelqu'un de vraiment maous ! De plus, ils ne seront invisibles que pour une minute à peine, je dois réactiver mon pouvoir sur eux si je veux qu'ils restent cachés. Je peux le faire qu'avec un toucher, qu'importe la partie de mon corps qui touche, mais il me faut être à portée.  

J'aurais pu me commander un kit du petit espion, mais j'ai choisi d'être original ! Mon armement se compose principalement de lames ; j'ai un katana du nom de Dokuzetsu, c'est une lame de 80cm avec une belle poignée de 20cm, blanche, aux motifs losanges bordeaux un pur délice. J'ai également plusieurs couteaux que je peux utiliser au corps-à-corps comme à distance, en les lançant. Pour faciliter mon.. boulot, j'ai aussi du fil super solide que j'utilise pour ligoter mes proies ou étrangler les plus vilaines, si c'est plus leur délire. Je suis ouvert à tout moi.

Mais le vrai bijou, la pièce maîtresse de mon équipement et de mon style tout entier, celle que j'ai conçue (mais pas fabriquée) moi-même, mesdames et messieurs j'ai nommé la Chatterbox !

C'est un p'tit dispositif qui contient un boîtier audio capable de diffuser, d'une simple pression sur la télécommande que j'ai en plusieurs exemplaires au cas où, une des centaines de phrases programmées à l'intérieur avec ma voix ! Elles peuvent adhérer aux surfaces et j'peux les placer n'importe où, ce sont les leurres ultimes qui complètent à merveille mon invisibilité. S'il est déjà compliqué de me repérer, vous allez devenir fou quand vous allez m'entendre parler ici alors que je suis là-bas ! Ces merveilles disposent de deux modes : le premier, le mode "Record" joue donc les enregistrements préprogrammés. Le second, le mode "Live" me permet de parler dans un petit micro que j'ai à ma disposition pour parler en direct à travers la Chatterbox. Attention, elles ne permettent pas une communication à double-sens, puisqu'elles ne disposent pas de micro elles-mêmes !
Bon comme tout équipement, ils peuvent être détruits ou dysfonctionner mais pour l'instant la Chatterbox m'a jamais laissé tombé !

La Chatterbox:

WANDERING HAND

DISCLAIMER : LE PERSONNAGE DE SCOTTY WILDER ETANT CELUI D'UN CRIMINEL SEXUEL, CERTAINS PASSAGES DE SON HISTOIRE PEUVENT HEURTER LA SENSIBILITÉ. BIEN QUE RIEN NE SOIT EXPLICITE, ÂMES SENSIBLES S'ABSTENIR.

Je suis né à Gotham City il y a de cela 28 ans.

Ma famille était comme notre ville, folle. Nos voisins étaient des rats et des cafards, ma mère était la seule personne censée à un kilomètre à la ronde. Sauf que mon enfoiré de père était un ivrogne violent qui dilapidait son fric dans les jeux et les filles de joie. Ma mère bossait comme une forcenée pour tenir le bateau et lui il contribuait comme il pouvait avec son salaire d'ouvrier. Je voyais régulièrement mon daron rentrer bourré et battre ma mère, quand c'était pas une de ses putes qu'il tabassat. J'avais genre 5 ans quand elle s'est barrée parce qu'elle en avait marre. Je l'ai vue faire ses affaires un soir alors que le vieux con ronflait, crasseux et dans son vomi. Elle avait le mascara tout dégoûlinant. Je lui ai demandé, "tu vas travailler Maman ?" et elle m'a dit oui. Sauf que cette fois elle est pas rentrée après. Je me suis retrouvé avec l'autre énergumène, l'enfer. Il a fait de moi son souffre-douleur et s'est mis en tête qu'elle était partie à cause de moi.. Tu parles d'assumer ses actes... Donc il m'a botté le cul à chaque fois qu'il en avait envie. Il m'a fait faire tout le sale boulot, il m'aurait laissé jouer avec le feu si on avait une cuisinière. On bouffait que des conserves et des restes de pizza réchauffés au micro-onde. Je devais faire le ménage et lui rapporter ses bières.

Je suis allé à l'école mais vraiment pas longtemps. Et c'était tout aussi merdique qu'à la maison de toute façon. Les autres gamins m'aimaient autant que mon vieux. Ils m'appelaient "le petit fils deup" pour rigoler. C'était pas rigolo.  Tout le monde était au courant de mes conditions de vie mais le staff de l'école avait autre chose à foutre que de se soucier de la vie de famille des gens. C'était un peu leur boulot, mais bon ... De toute façon j'ai arrêté d'y aller et j'étais bien content. C'était le rêve de tous les copains ça, de pu avoir à se pointer au bahut. M'enfin, j'avais 8 ans quand les choses ont commencé à changer, un peu. Des huissiers sont venus saisir la maison, des flics sont venus arrêter papa et des assistantes sociales sont venues me placer dans une famille d'accueil. J'sais pas vraiment ce qui les a poussé à agir mais j'étais pas mécontent. Ma nouvelle famille était super sympa. J'avais une mère et un père, tous les deux normaux ! J'avais même une soeur, elle était mignonne ! ... Oh, merde. Elle est mignonne !
Si mignonne que j'suis tombé amoureux d'elle. C'était tout con et innocent à l'époque, j'étais qu'un gosse. Du coup j'étais tout gêné quand elle était près de moi et un jour j'ai fait la bêtise de le lui dire. On était dans notre cabane dans le jardin et on jouait à faire comme les parents. Elle faisait semblant de faire cuire le diner et moi je faisais semblant de lire le journal. On s'amusait bien. Quand je lui ai dit au départ elle a cru que c'était pour le jeu alors elle a rigolé et elle a joué le jeu mais après je me suis approché pour lui faire un p'tit bisou de rien du tout et elle m'a giflé ! Elle est partie en pleurant pour tout raconter aux parents et je me suis fait engueulé pour la première fois dans ma nouvelle maison. Ca m'a foutu le cafard et j'ai pensé que peut-être j'avais pas le droit à l'amour. Bref, ils m'ont replacé en scolarité dans une école un peu plus quali'. Comme j'avais toujours été seul, j'arrivais à me remonter le moral sans l'aide de personne ! Malgré le rejet, j'ai pris la décision qu'on allait enfin me remarquer et me donner une place dans la société ! Je me suis dit qu'en attirant l'attention, j'aurais pû me faire aimer. J'ai fait des p'tites blagues à tout le monde et même si c'était pas marrant pour le piégé, ça l'était pour tout le reste du monde alors ça valait le coup. J'ai vécu ma journée de gloire quand j'ai pranké un professeur que tout le monde détestait ! Ils m'ont enfin reconnu ! J'étais super content ! J'ai été sévèrement puni mais qu'est-ce que ça m'a fait du bien ! J'ai continué à faire le pitre et j'ai multiplié les bêtises jusqu'à être renvoyé pour une semaine parce que j'avais été pris dans les toilettes des filles en train de les mater. J'avais trouvé ma vocation. Malgré leur bonne volonté, ma famille d'accueil en avait marre de moi et ne savait plus quoi faire. Après une grosse dispute, j'ai fugué.

Dehors dans les rues de Gotham, ce n'était plus la vie mais la survie. Il fallait se battre pour manger et savoir fuir aussi. Cette vie là m'a donné l'étincelle qu'il manquait dans mes yeux. C'était amusant de se faire courser par des policiers trop gras pour attraper un gosse de 11 ans ! Un beau jour, une espèce de gang ou de mafia m'a mis la main dessus alors que je leur avais piqué de l'argent. Je pensais que j'allais mourir dans un garage mais à la place ils m'ont fait bosser pour eux pour rembourser ma dette. Il s'avère qu'ils appréciaient mes talents et qu'ils me trouvaient utile, ce que je n'avais jamais expérimenté auparavant. J'étais content d'avoir trouvé ma place, enfin je le croyais. Mais ces enflures m'ont laissé tombé quand le GCPD a débarqué. Je me suis fait embarqué et croyez-moi que je les ai tous balancés ! Comme j'ai coopéré et que j'étais encore très jeune, ils m'ont laissé filé mais ils m'ont dit qu'ils me surveilleraient de près. Chiche ! Mon p'tit coeur d'aventurier a bien voulu relevé le défi : faire chier ce monde qui voulait pas de moi. Mes farces sont devenues de plus en plus agressives et dangereuses. J'ai blessé quelques personnes en voulant me marrer et je me suis toujours débrouillé pour passer entre les mailles du filet.

J'avais 16 ans quand l'incident s'est produit. J'avais suivi madame Sanchez qui était professeure à mon ancien collège. Je l'avais eu brièvement avant de quitter le circuit scolaire mais ses formes généreuses m'avaient bien marqué. Fini les gamines de mon âge, je voulais voir plus grand. Plus gros. Sous sa blouse de laboratoire, comment étaient ses formes ? Je voulais tout savoir d'elle. Bref, je l'ai suivie jusque chez elle et j'ai forcé une fenêtre pour entrer. A l'intérieur, c'était calme. Pas une télé allumée ni même une radio, madame Sanchez devait bien se mettre à l'aise après le boulot, non ? J'espérais la trouver dans la salle de bain ou dans sa chambre mais non. En fouinant encore un peu, j'ai entendu du bruit dans la cave alors je suis descendu. Discrètement, je me suis faufilé dans ce qui me semblait être.. un laboratoire secret ? Je me suis tout de suite dit qu'elle était vraiment dédiée à son travail et qu'elle devait préparer les prochains cours. Je l'observais pendant de longues minutes à une distance sécuritaire mais j'en ai voulu plus. Je me suis rapproché à pas de loup, salivant d'avance en imaginant promener mes mains amorales sur sa délicate peau parfumée. C'était comme dans les films, au dernier moment, j'ai effleuré de trop près une machine qui s'est mise à ronronner, la faisant sursauter. Je me suis caché et j'ai voulu partir en abandonnant la mission mais dans la précipitation, une étagère pleine de fioles et de produits chimiques s'est renversée sur moi. J'ai tressailli hors de ce bordel avec du foutre orangé partout ! La substance était épaisse et collante et en plus elle me brûlait la peau ! Je criais de panique et c'est là qu'elle m'a reconnu. Elle a essayé de m'aider mais j'ai perdu connaissance puis en peu de temps, j'avais complètement disparu. Elle pleurait, désemparée, pensant avoir vu un jeune être pulvérisé par ses produits chimiques et se projetait déjà derrière les barreaux quand ma voix retentit de nulle part.

"Madame Sanchez.. j'ai chuchoté fébrilement
- Scotty..?! Oh mon dieu.. Le composé aurait fonctionné..? Tu les as tous mélangés et tu les as appliqué directement sur la peau... Scotty, tu es invisible !"

What the- ... Autant vous dire qu'à ce moment j'ai flippé ma race. Comment ça invisible ? Genre, on pouvait pu me voir ? C'est... ... génial..! Au final on était tous les deux aussi enthousiastes à l'idée que son truc avait marché. Elle a essayé d'inverser le processus mais rien n'y a fait. Je suis resté invisible. A un moment, on a passé un marché : je devais rester chez elle pour qu'elle continue à m'étudier et en échange... Elle me laissait voir ce que je voulais voir. Pour moi, j'avais tout gagné. Elle m'a longuement expliqué qu'elle étudiait le camouflage chez les animaux quand l'idée pour son composé d'invisibilité lui est venue. J'ai vécu ma meilleure vie pendant un ou deux mois avant d'être rattrapé par la folie des rondeurs (héhé) J'en voulais plus. J'étais invisible, je pouvais carrément faire tout ce que je voulais, jamais on ne saurait que c'était moi. Scotty Wilder avait disparu et de toute façon, personne n'allait le chercher. Je me suis évadé de son laboratoire et j'ai commencé à m'en donner à coeur joie. Incapable d'être repéré, je pouvais mater encore et encore impunément. Je pense que mon palmarès à l'époque était d'au moins 20 femmes. Je commençais à avoir une petite réputation dans le milieu du crime. Une organisation m'a recruté comme espion pour récolter des informations sur certaines entreprises. Ca m'intéressait pas, les groupes qu'ils voulaient que j'espionne étaient pleins de mecs, dégueulasse. Mais pour le fric que ça représentait j'ai effectué quelques bons contrats pour eux. Ils se sont occupés de me loger et de me garder en sécurité, la police et peut-être même les héros pouvaient être après moi. Ils m'ont également entraîné pour que je sois encore plus efficace. Pendant des années, ils m'ont appelé par le nom de code : Phantom.

Sauf qu'on a beau avoir tous les moyens du monde, Big Brother is always watching us. Et à Gotham, le Big Brother a une cape noire et sort la nuit. C'est le Comissaire James Gordon lui-même qui avait enquêté sur mon dossier et en ayant connecté toutes les victimes, il est remonté jusqu'à moi. Le gouv' nous a perquise et tout le monde a été coffré. On a bien voulu se défendre mais vous voulez faire quoi contre le Tout-Puissant ? Batman m'a littéralement fracassé le crâne alors que j'essayais de me tailler. Il devait avoir une sorte de sixième sens (ou plutôt un gadget similaire) puisque mon invisibilité n'a servi à que dalle. Quand ils m'ont embarqué je me suis bien moqué d'eux quand même, ils avaient mis le temps avant de me trouver. J'ai dû être hospitalisé avant d'être incarcéré à l'Asile d'Arkham où "mes troubles pourraient être soignés." J'étais dans une cage remplie de capteurs thermiques qui ne me perdaient pas de vue, comme un animal. Tout ça m'a fait prendre conscience que les héros faisaient exactement la même violence que les vilains, la différence étant qu'eux étaient soutenus par le public. Dans mon isolement, j'ai eu pleinement le temps d'y réfléchir, j'avais une sainte envie de sortir d'ici et de zigouiller les porteurs de cape.
Telle fut ma surprise quand j'ai vu qu'un maboule avait plus ou moins réussi en faisant sombrer la région dans le chaos. Ce Nyx avait réalisé un vrai tour de force en divulguant l'identité de Batman, non, en le faisant tuer ! Je me souviens que, quand la nouvelle est arrivée à Arkham, nous nous sommes tous réjouis comme un seul homme ! Le riche et célèbre Bruce Wayne, hein ? Pas mal, pas mal. Mais après il s'est mis à nous dénoncer nous aussi, un par un. Quand mon tour est arrivé, j'étais encore en cellule et j'ai gloussé. Scotty Wilder, un nom que je n'avais plus entendu depuis longtemps. Et madame Sanchez, quel coup de vieux elle avait pris, ou c'était les caméras ? Quoi qu'il en soit, j'avais l'impression d'être une star. Qu'est-ce que j'aurais voulu pouvoir l'enregistrer pour me le repasser tous les soirs avant de dormir ! J'étais un peu déçu de ne pas avoir pu être celui qui tuerait le chevalier noir mais il me restait un prix de consolation : Gordon.

La porte de ma cellule s'est ouverte. Je pensais rêver et voir un mirage quand cette dame est entrée. Je n'avais pas touché quelqu'un depuis trop longtemps, j'avais vraiment du mal à contenir mes pulsions et son autorité de dominatrice n'arrangeait rien pour moi.

"Scotty Wilder ... "La Main Baladeuse", nous avons un marché à vous proposer. Votre liberté, celle que vous chérissez tant contre un service à la patrie. Êtes vous au courant des actualités ?
- Oh oui madame ... C'est la merde là dehors, pas vrai ? Batman est mort. Les criminels sont en fête ! Vous voulez que j'aille protéger les femmes, c'est ça ? j'ai demandé sur un ton sarcastique. La porte est ouverte et seule une femme se trouve entre moi et l'extérieur, alors j'ai tenté ma chance en devenant complètement invisible pour essayer de partir, mais elle avait prévu le coup. Une décharge électrique me stoppait net, les arcs électriques révélant ma silhouette. Comment....
- Ils ne vous ont pas dit ? Votre cellule est remplie de capteurs sensoriels pour vous empêcher de disparaître !
- Ca.. je sais...
- Et en prime un champ électromagnétique s'active dès que vous tentez quoi que ce soit ! Ca, vous ne le saviez pas. Vous n'êtes pas quelqu'un qui aime rester inactif, Wilder. Si vous..
- C'est bon.. j'accepte..
- Quoi, déjà ? Je ne suis pas encore arrivé au moment où je ne vous donne pas le choix.
- Ecoutez m'dame.. C'est plein d'hommes ici... Ca fait des lustres que j'ai pas vue une jolie femme.. Je donnerai.. n'importe quoi."

Elle a grimacé bien que satisfaite, elle devait avoir compris que je la traitais de mocheté. J'espérais avoir démoli son égo, vous imaginez ? Un type qui saute sur tout ce qui bouge qui vous traite de moche ? Prends ça, Wallers ! Bon, c'est où qu'on signe ? Suicide Squad c'est ça ? Joli nom, j'vois aucune raison pour que ça parte en sucette.